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Savoies Neige, l’ambassadrice

L’égérie du Sia a rempli sereinement son rôle : promouvoir sa région et sa race, et sensibiliser les visiteurs au vécu des éleveurs.

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Avec sa robe acajou, ses lunettes et sa moustache, Neige illustre parfaitement le phénotype de la race abondance. Quand celle-ci a été retenue comme égérie du Salon international de l’agriculture, Neige était donc tout indiquée pour la représenter.

Autre atout : « Elle est docile et se laisse facilement caresser la tête », sourit Arnaud Missilier, installé avec son père Philippe et sa compagne Pauline au Gaec du Maroly, au Grand-Bornand, en Haute-Savoie. Durant le Sia, le grand public et de nombreuses personnalités se sont pressés autour de la vache. « Des ministres, des présidents de Région, des délégations européennes, des candidats à la présidence de la République et même Miss France sont venus la voir », énumère l’éleveur. « On l’a préparée un mois avant, en mettant de la musique près d’elle et en l’habituant aux flashs », raconte Philippe. Lui a dû faire face au déferlement médiatique qui a débuté quand l’affiche du Sia a été dévoilée, le 16 novembre 2021.

Flash et musique

« Nous nous sommes organisés pour dégager du temps, notamment grâce au service de remplacement, poursuit l’éleveur. Plus de quarante journalistes sont venus à la ferme ! J’ai passé des heures au téléphone pour préparer les interviews, les renseigner sur les possibilités de loger dans le village… »

De cet investissement personnel, le passionné attend beaucoup. « Cette mise en lumière permet de mieux faire connaître au grand public notre région, nos différents fromages et notre façon de travailler. Il est aussi important de montrer aux professionnels agricoles les atouts de cette race rustique, très bonne fromagère et supportant bien les fortes amplitudes thermiques. »

Enfin, des messages ont été glissés aux politiques passés par le stand : « J’ai alerté les représentants européens sur la menace du Nutri-Score pour nos AOP, et insisté sur la nécessité de soutenir l’installation des jeunes. J’ai aussi beaucoup parlé de la brucellose et de la prédation. »

Une dépense d’énergie qui ne devrait pas être vaine, espère-t-il : « Les anciennes races égéries en ressentent encore les bénéfices quelques années après. »

Bérengère Lafeuille

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